Les étudiantes de McGill et Parkinson en mouvement : en parfaite harmonie

Volume 13, numéro 2, 2015

Sarah Humphrey a toujours été animée d’un esprit communautaire. D’ailleurs, elle a déjà travaillé pour un organisme actif dans le domaine des logements communautaires. Mais un diagnostic de maladie de Parkinson à 48 ans a amenéMme Humphrey à réorienter ses priorités et à choisir de venir en aide à des personnes dans la même situation qu’elle. Sur la foi des plus récentes recherches, Mme Humphrey a décidé d’adopter une approche créative pour apprendre à vivre avec les symptômes associés à la maladie de Parkinson : elle s’est tournée vers la thérapie par la danse et par la musique. Elle a donc rassemblé des professionnels et fait appel aux étudiantes de l’École des sciences de la communication humaine (ESCH) de McGill.

Avec Joanabbey Sack, une amie et une thérapeute par la danse, Mme Humphrey a créé Parkinson en mouvement, une troupe de danse réunissant des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. En 2009, Lisa Lapointe, une directrice de chorale, s’est jointe à l’aventure en ajoutant des cours de chant aux séances de danse. Aujourd’hui, Parkinson en mouvement est présent dans trois quartiers de Montréal. Ces quatre dernières années, des étudiantes de l’ESCH ont été bénévoles auprès du groupe de chant qui tient ses pratiques à l’édifice Belgo, à quelques pas du campus.

Les séances hebdomadaires sont composées d’une heure de danse et d’une heure de chant. Les participants peuvent choisir de prendre part aux deux volets ou à un seul. En règle générale, la partie « chant » bilingue prend la forme d’un exercice progressif composé de vocalises, des chants en groupe et de chants accompagnés de mouvements.

Parmi les participants, le rire est presque aussi présent que la mélodie. En effet, ils se taquinent et n’hésitent pas à inclure les étudiantes de l’ESCH dans leurs plaisanteries. Si bon nombre des participants indiquent que l’interaction sociale est l’une des raisons de leur présence aux séances, ils ne minimisent pas les bénéfices physiques qu’ils tirent des activités.

« Le chant contribue à activer les muscles du visage, mentionne Carl, un membre du groupe, en référence à l’expression figée, comme un masque, qu’affichent plusieurs personnes souffrant de la maladie de Parkinson. On note aussi une amélioration de la posture, de la mémoire et de la coordination corporelle. »

Les vocalises et les chansons obligent les participants à moduler le son de leur voix ainsi qu’à contrôler leur respiration pour réussir à chanter un vers jusqu’au bout. « J’en perds la voix, mais si ça peut m’aider à continuer de parler pendant encore 20 à 25 ans, ça me va, indique Jean en riant. Au-delà de l’effort physique, le chant a des effets sur le moral. »

Étudiantes de deuxième année en orthophonie, Cassie Groot, Susan Janzen et Leah MacQuarrie sont bénévoles auprès du groupe depuis un an. Les trois s’entendent pour dire qu’elles se souviendront longtemps de cette expérience – bien après l’obtention de leur diplôme.A« Je crois que je pourrai m’inspirer de cette expérience pour imaginer des applications créatives en orthophonie, mentionne Susan Janzen, qui a pu puiser dans sa formation musicale pour diriger à plusieurs reprises le groupe de chant. L’orthophonie peut prendre plusieurs visages; elle n’est pas aussi structurée et rigide qu’on le pense. »

Les connaissances musicales de Mme Janzen lui ont bien sûr été utiles, mais les étudiantes maintiennent qu’aucune aptitude en chant n’est requise des participants ou des bénévoles. Elles encouragent leurs pairs à venir « apprendre par le plaisir ».

Mme Humphrey et Mme Lapointe espèrent que les étudiantes de l’ESCH continueront à mettre leur dynamisme, leur enthousiasme et leur savoir-faire au profit de Parkinson en mouvement pendant plusieurs années. En ce qui a trait à la participation des étudiantes de McGill au programme, Mme Lapointe espère que « la tradition va se poursuivre ».

Pour en savoir plus sur Parkinson en mouvement, visitez le site Web http://www.parkinsonenmouvement.org

 

Back to top