Les chansons bios de Shaina Hayes (BSc [Ag.Env.Sc])
Avant la sortie de son second album, Kindergarten Heart, attendu le 23 février, Shaina Hayes (BSc [Ag.Env.Sc]) s'est entretenue avec Le Devoir sur les sources d'inspiration de ses œuvres et sur le lien entre son agriculture et sa musique.
Après avoir obtenu une bachelière en sciences à la Faculté des sciences agricoles et environnementales de l'Université McGill, elle a géré le potager d’un restaurateur avant de fonder sa propre petite ferme maraîchère (Shaina Hayes Farm) de cinq acres située à Mont-Saint-Grégoire, à l’est de Saint-Jean-sur-Richelieu ; elle y cultivait seule des légumes biologiques pour emplir 75 paniers par semaine. L’année dernière fut compliquée « par la pluie, les maladies dans les plantes et les insectes », mais elle se souviendra toujours de la saison 2022 particulièrement torride lui ayant inspiré la chanson Heat Wave, « comme dans “canicule”. On a essayé de donner l’impression d’être dans le champ pendant cette chaleur intense, avec un effet dans la voix semblable aux mirages qu’on croit voir lorsqu’il fait très chaud ».
« C’est un peu grâce à l’agriculture que je suis revenue à la musique, assure Shaina. Cultiver des légumes et écrire des chansons sont deux gestes de création : je ne suis pas paysagiste, mais concevoir les plans d’une ferme, dessiner les rangs, imaginer un système de cultures, c’est créatif. L’agriculture m’a donné confiance en mes capacités de créer quelque chose, même si ce n’était pas le but lorsque j’ai démarré ma ferme. C’est durant l’hiver, dans mes temps libres, que j’ai repris le goût d’écrire des chansons. J’ai compris que j’aimais la création. »
« Pour moi, il y a un lien entre cultiver des légumes et écrire des chansons, raconte l’autrice-compositrice-interprète-maraîchère. J’évoque souvent l’idée d’une transaction ; avec les légumes, elle est évidente : je les cultive, les gens me les achètent. Avec la musique, ça se passe à un autre niveau, mais c’est un peu le même geste : moi qui cherche à offrir quelque chose aux autres. C’est, à mon sens, la même démarche nourricière, qui me procure la même satisfaction. »