De la formation professionnelle à la recherche : l’acquisition de compétences uniques grâce au programme combiné M.Sc

Volume 15, numéro 2, 2017

Pour les étudiants de l’École des sciences de la communication humaine, la maîtrise en sciences appliquées avec spécialisation en orthophonie est synonyme de deux années intensives de cours théoriques et de formation clinique leur permettant d’explorer la communication humaine et le traitement des troubles qui peuvent y nuire. Ce programme professionnel de grande envergure prépare  les étudiants à travailler auprès d’une grande variété de clientèles.

Outre les volets théorique et clinique de la formation, les étudiants ont la possibilité de perfectionner leurs compétences en recherche et de rédiger une thèse de maîtrise s’ils optent pour le programme combiné de maîtrise en sciences (M.Sc.). En faisant le choix d’emprunter cette voie, les étudiants ont l’occasion d’explorer plus en profondeur un champ d’intérêt et d’acquérir des compétences et de l’expérience en recherche.

Au-delà du programme

Marla Folden (M.Sc, 2016) a travaillé avec des personnes atteintes du syndrome de Down pendant plusieurs années avant d’étudier à McGill. Sachant que les problèmes liés aux fonctions communicatives des personnes atteintes de ce syndrome ont des répercussions sur leurs interactions et leur niveau d’indépendance, elle a décidé d’étudier la façon dont l’intervention orthophonique pouvait contribuer à réduire l’écart entre les capacités langagières et celles de la parole chez cette clientèle.

Marla Folden and Olivier complete a puzzle together while practicing the pronunciation of new words.

Mme Folden a travaillé sous la supervision de Susan Rvachew, Ph. D., et de Tanya Matthews, orthophoniste, au laboratoire de la clinique de recherche  en phonologie de l’enfant. Elle s’est employée à examiner la réponse à l’intervention développée pour la dyspraxie chez des adolescents atteints du syndrome de Down chez lesquels on soupçonne aussi la présence d’une dyspraxie verbale. Son objectif était d’améliorer la précision de la prononciation chez ses participants grâce à la sélection d’un type d’intervention adapté à leur profil psycholinguistique en plus de favoriser l’approche d’intervention classique  à intensité élevée. Elle a utilisé un plan de recherche aléatoire à sujet unique afin de déterminer lequel de trois types d’intervention à intensité élevée conviendrait le mieux  à chaque personne. Tous les participants atteints du syndrome de Down ont réagi positivement à l’un des 3 types intervention pour la dyspraxie comparativement au type d’intervention témoin. L’étude a donc confirmé que les personnes atteintes du syndrome de Down peuvent progresser davantage lorsque l’on combine des protocoles d’intervention spécifiques et spécialisés à une intervention à intensité élevée.

Une expérience à mettre à profit

Les projets tels que celui-ci contribuent à combler l’écart entre la recherche et la pratique clinique ainsi qu’à mieux comprendre les fondements de l’intervention en orthophonie. Une composante clé du travail de l’orthophoniste consiste à identifier la cause d’une intelligibilité réduite afin de faire un choix éclairé du type d’intervention à privilégier. Une approche propre à chaque clientèle suppose de prendre en considération la source du trouble de la parole et des autres difficultés parfois présentes.

Les variations importantes parmi la clientèle atteinte du syndrome de Down ont constitué l’une des plus grandes difficultés rencontrées par Mme Folden dans le cadre de ses recherches. « Tous les participants [ayant le syndrome de Down] souffrent de déficits de nature multifactorielle. Le défi consiste donc à mettre le doigt sur la principale source du trouble chez chacun en utilisant des outils d’évaluation appropriés », explique-t-elle.

Maintenant diplômée de McGill, Marla Folden a rejoint le milieu de la pratique orthophonique clinique en Colombie-Britannique, où elle œuvre auprès de personnes atteintes du syndrome de Down présentant diverses comorbidités. Néanmoins, elle constate que la pratique de l’orthophonie fondée sur les données probantes « soulève presque quotidiennement son lot de [bonnes] questions de recherche ». Elle invite les étudiants à acquérir de l’expérience auprès d’une clientèle qui les intéresse, à prendre en note les questions et interrogations qui surgissent et à se laisser tenter par la recherche.

Ce projet a été rendu possible grâce à l’aide financière du programme de bourses de recherche d’été de la Faculté de médecine de l’Université McGill et de la fondation Ruth Ratner Miller. 

 

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